Découvlire Nouvelle circulaire n°3, Funambule

  • Par sautize
  • Le 16/07/2022
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Nouvelle circulaire n°3, Funambule

Regarder cette scène n’exige pas de savoir si le croisement dans un même plan vertical de tiges de fer cintrées de section carré est l’échevellement d’une tignasse rouge, ou bien des flammes ou bien des flots. Peut-être une montagne. On y lit le mouvement, l’élan et l’allant d’un personnage funambulesque dont le corps et la tête, quoiqu’étant reconstitués dans un ordre différent, appartenaient à la même paire de gros ciseaux de jardinage. Le corps en était son milieu, l’anneau droit en est sa tête. Remarquons la perfection de l’incurvation de l’anneau dans lequel l’index se glissait en toute confiance pour accomplir sa tâche, assuré du soutien de l’avantageuse paroi intérieure. Est-ce à dire que le personnage fend l’espace ? Il s’élève et s’avance et passe entre les voiles aux extrémités d’une longue forme verticale, en un losange étiré, dont il tient fermement les deux montants. Solides jambes alignées, la pose ainsi en impose. Quelle aisance ! Nul besoin de balancier, le bâton est planté dans le socle et dans le ciel.

Cependant je m’interroge tandis que le brave gravit. Etant dans le sens du vent, n’est-il pas dans le sens opposé au mouvement général de l’œuvre ? A la proue du navire fantôme, la tête noire d’une silhouette en boomerang, sans grand relief. Renouveau d’une pièce du mécanisme d’un meuble escamotable, il campe sur deux pattes fines en simple cingle et semble tirer tout l’édifice, aidé en cela par un fer plat à la cambrure élégante qui le traverse aux flancs et possède à ses extrémités deux puissantes volutes contrariées. Celle du bas est couplée à ce qui fut sans doute une poignée de serrage légèrement incurvée. Ses deux bras, qui sont en croix, et la robe verte au sol, taillée dans une pièce agraire qui a fait son temps, confèrent à l’ensemble un air de mater dolorosa enfantant un arc, image très licencieusement poétique pour parler du parallélogramme aux deux voiles en triangle. Quant à la volute supérieure, je ne saurais l’oublier. C’est d’elle que sont parties les chemins de cette histoire, et c’est elle qui porte le toit de l’édifice, au bout duquel.

Un astre.

Et trois nuages.

St268 2

 

 

 

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